Le bomber, la toile d’expression de tous les styles
Depuis sa création, le bomber est sans cesse détourné, réinterprété, transformé. De vêtement militaire à pièce fashion incontournable, le bomber est tout terrain, c’est certain. A la fois durable et versatile, il met tout le monde d’accord. Au gré des inspirations de ceux qui les créent – et qui les portent – les bombers se parent de couleurs et de motifs originaux, ou adoptent des tons unis plus passe-partout.
C’est un vêtement qui voyage, qui puise ses inspirations dans toutes les cultures. Depuis son origine jusqu’à son absorption totale dans la mode, suivez l’évolution du bomber !
L’origine militaire du Bomber
Ce que l’on appelle « bomber » vient de « bomber jacket », c’est-à-dire les blousons portés par les pilotes des fameux avions bombardiers. Comme pour les lunettes de soleil, les premiers à porter le bomber sont donc les aviateurs. Ceux de l’armée américaine en particulier.
Le tout premier modèle à voir le jour est le modèle A-1, créé en 1927. Le modèle A-2 lui succède dès le début des années 1930. Ils sont en cuir, épais et résistants, conçus pour protéger les pilotes dans les cockpits ouverts de l’époque. Une seule couleur disponible pour ce modèle : le marron.
Très vite, les progrès techniques permettent aux avions de monter encore plus haut dans le ciel, et les bombers en cuir ne suffisent plus à protéger les pilotes. En effet, avec l’humidité et le froid, le cuir a tendance à se rigidifier et à se refroidir. Le bomber adopte donc une nouvelle matière : le nylon.
Le bomber B-15, en nylon kaki, fait son apparition après la seconde guerre mondiale. Mais un nouveau modèle lui succède rapidement : le MA-1 fait ses débuts en 1949, et n’a jamais été remplacé. C’est toujours cette forme iconique que nous connaissons aujourd’hui. Les cols longs et fourrure des modèles précédents ont été remplacés par ce petit col élastique que nous lui connaissons aujourd’hui. Les poches sont devenues deux ouvertures pour glisser ses mains, et le zip familier sur une manche (la gauche le plus souvent) est là pour rester.
C’est sous cette forme qu’il quitte le terrain strictement militaire, pour faire son entrée dans la culture civile.
Une entrée remarquée dans la culture civile
Dans les années 1960, les images de la guerre du Vietnam sont retransmises dans le monde entier. L’habillement des militaires américains et britanniques trouve écho chez les civils, et le bomber se démocratise progressivement. Les militaires revenus dans le civil accélèrent ce processus : ils portent souvent leur bomber lorsqu’ils reviennent à leur vie civile, en particulier les ouvriers.
Le bomber commence donc à devenir un vêtement de la culture populaire. Dans les années 1960, il est adopté par les skinheads britanniques. Dans les premiers temps du mouvement, avant de prendre un tournant raciste, les skinheads protestaient contre les conditions de vie de la classe ouvrière. Dans les années 1970, l’arrivée du punk fait du bomber une pièce incontournable de la tenue protestataire : un MA-1, un jean troué, des bottes militaires montantes type Dr Martens devient l’uniforme.
Les punks ne sont pas les seuls à adopter cette pièce devenue emblématique : petit à petit, musiciens et star hollywoodiennes l’adoptent aussi. Dès les années 1950, on l’avait vu sur James Dean ou Marilyn Monroe. Dans les années 1980, c’est Steve McQueen qui remet le bomber sur le devant de la scène. On se souvient aussi du look d’aviateur iconique de Tom Cruise dans Top Gun.
Le bomber connaît une trajectoire particulière : il est porté par des célébrités, mais il reste bien présent au sein de la culture populaire. Les rappeurs aussi le portent : Nas, Dr. Dre et le gangsta rap en font un accessoire clé.
Le fait qu’il soit approprié par des groupes socio-culturels si différents les uns des autres fait du bomber une pièce définitivement versatile dans nos dressings !
Le bomber, le caméléon de la mode ?
Le bomber était initialement porté par les aviateurs, mais il a beaucoup voyagé depuis. Son origine militaire a été détournée bien des fois, et il est présent sur tous les looks, depuis la culture populaire jusque sur les podiums des défilés de haute couture. C’est une pièce réinterprétée sans cesse, qui ne cesse de réapparaître là où on ne l’attend pas.
L’une des forces du bomber, c’est d’être un vêtement tout terrain. Il donne facilement un look décontracté à une tenue, ce qui le rend idéal au quotidien porté avec un jean ou un pantalon classique. Il peut aussi être porté en soirée, pour contraster avec un look chic : on le porte avec une robe pour les femmes, des talons hauts, et avec des vêtements habillés pour les hommes.
Le bomber peut même être lui-même la touche chic de nos tenues. On trouve en effet des bombers en soie à effet très habillé, ou même à paillettes !
C’est bien sa versatilité qui fait de lui la pièce pour toutes les occasions.
On trouve donc des bombers du traditionnel kaki, ou bien noir ou dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ! Des bombers dans toutes les matières : on ne se limite plus au nylon originel. Les imprimés l’habillent et lui donnent un look parfois rétro, parfois avant-gardiste.
Zoom sur le bomber de Leïla Bousseta
La créatrice marocaine Leïla Bousseta est mise à l’honneur par le label AÉ. Elle s’est appropriée le bomber, ce vêtement qui a voyagé et traversé les cultures, et l’a baigné dans son style moderne et néanmoins résolument traditionnel. Ses imprimés ainsi que les matières qu’elle utilise lui permettent de mettre en avant son patrimoine culturel, tout en le réinterprétant et en y ajoutant sa touche caractéristique.
Chez elle, le bomber se porte près du corps et se pare de motifs qui sont résultat du tissage des matières. Celles-ci sont à la fois nobles et durables, ce qui résume bien la versatilité du bomber : un vêtement devenu une pièce de mode incontournable, mais avant tout résistant et presque intemporel. Entre les mains de Leïla Bousseta, le bomber épouse toutes ses possibilités fashion.