La mode est aussi intemporelle
La mode marque une époque, mais elle semble parfois courir en cercle : certaines tendances ne cessent de nous revenir. La mode peut ainsi ressembler à un pont entre le passé et le présent. Certaines techniques d’artisanat sont mêmes maintenues en vie grâce à l’industrie de la mode !
Pourquoi faut-il parvenir à conserver un style à la rencontre des tendances du passé et du présent ?
La mode est un éternel retour
« La mode se démode, le style jamais » : cette citation de Coco Chanel est extrêmement célèbre pour une bonne raison. La mode se compte en saisons, à raison de deux par an – une saison d’automne/hiver et une saison de printemps/été.
Les créateurs, les boutiques, tout le monde doit se renouveler pour proposer de nouvelles tendances, pour signifier qu’une nouvelle saison est entamée.
Certes, la mode évolue lentement d’une saison à l’autre et la subtilité des changements est parfois indécelable pour l’œil profane. Mais souvent d’une année à l’autre, un gouffre se crée entre ce que l’on peut porter et ce qui est dépassé : c’est la mode, qui se démode !
Les tendances se font et se défont, elles symbolisent en quelque sorte le temps qui passe. Pourtant, la mode est aussi cyclique. Certaines pièces perdent parfois du terrain pendant quelques années, avant de revenir, encore plus fortes, sur tous les looks des modeuses.
On pense par exemple aux pantalons amples : signes de modernité en Occident au début du 20ème siècle, ils permettent aux femmes de s’émanciper des robes. Dans les années 1970, les voilà à nouveau, pièces phares des années de modernisation sociale et du flower power.
Les pantalons amples perdent du terrain dans les quelques décennies qui suivent, même si on en trouve dans les années 1980 ou 1990 sous une nouvelle forme : les « baggy » des rappeurs. Mais dans les années 2010, les revoici, fidèles à leurs ancêtres des années 1970 : larges, flottants, confortables, colorés.
Conserver des pièces et faire vivre une histoire
La mode est cyclique : les pièces que l’on porte dans notre jeunesse reviendront un jour sur le devant de la scène et parfois plus tôt qu’on ne le pense ! Le label « vintage » leur apportera ce petit élément de prestige supplémentaire.
Cet aspect cyclique permet également de recycler les vêtements. L’impact écologique de la mode est puissamment néfaste : ne pas créer, ne pas racheter, mais porter à nouveau, recycler pour redonner un souffle nouveau est un moyen de s’extraire d’un cercle vicieux, pour favoriser l’émergence d’un cercle plus vertueux.
Par exemple, cette veste trouvée dans le grenier de ses grands-parents est passée de mode : vert kaki, trop cintrée à la taille, épaulettes trop larges pour la tendance actuelle. Mais avec les manches retroussées et les bons accessoires, elle nous illumine de sa nouvelle jeunesse.
C’est ainsi que l’on crée son style unique, indémodable, intemporel : en faisant dialoguer le nouveau et l’ancien, le moderne et le traditionnel. On crée son style au gré des évolutions de sa personnalité et de ses goûts, au gré de son affinité avec une culture, avec une tendance, avec une époque.
La mode s’accommode bien de l’intemporalité. Elle se compte en saisons, mais ne cesse jamais de nous ancrer dans une histoire du vêtement, dans une histoire du bijou, aussi vieille que l’histoire humaine. Conserver ses pièces, les réactualiser, permet de se positionner dans la lignée d’une tradition esthétique.
Faire se rencontrer toutes les tendances du passé et du présent, pour faire naître un style : son style. Intemporel, éternel, vivant.
L’intemporalité, le mariage de la tradition et de la modernité
Le style est fait de deux choses : l’héritage et la tendance. La tendance, c’est la direction que prend la mode à un moment donné. Ce qui fait qu’on préfère les pantalons taille haute ou taille basse, ou bien plutôt les tops courts ou les tuniques.
L’héritage en revanche est un mélange de traditions, d’artisanat, de culture. C’est ce qui nous vient de nos parents, de nos grands-parents, de notre peuple.
Dans la mode, l’héritage est partout. Les grands stylistes ne cessent d’emprunter au passé pour créer des styles nouveaux.
Chez Label AÉ, nous avons à cœur de faire vivre les traditions et de les transmettre. Les créateurs que nous soutenons sont habités par ces démarches à la fois écologiques et historiques, de prendre soin à la fois du futur à travers l’environnement, et du passé en maintenant vivantes des cultures et des artisanats.
Chez Leïla Bousseta, le patrimoine culturel marocain de la créatrice se tisse dans les pièces, se brode dans les détails, s’imprime dans une conception revalorisant le savoir-faire ancestral. Ses pièces sont modernes, uniques et reconnaissables entre mille par leur originalité. Elles illustrent à la perfection ce pont, entre tradition et modernité.
Les pièces d’Anissa Aïda sont une remise au goût du jour des éléments vestimentaires piliers de la culture tunisienne. Djellabas, caftans, sarouels, ces pièces iconiques venues du fond des âges trouvent une nouvelle jeunesse entre les mains de la créatrice.
Épouser les traditions et les faire vivre, voilà une devise qui sied aux créateurs du label AÉ. Imminent Fantasma ne fait pas exception. Ce ne sont pas ses pièces en elles-mêmes qui allient tradition et modernité, puisque tous ses bijoux sont issus de son imagination, de ses « fantasmes ».
Chez cette créatrice, ce sont les processus de fabrication qui défient le temps – ou le mettent en avance rapide. Deux processus sont utilisés : la technique de fonte à cire perdue, vieille de millénaires entiers, et l’impression 3D, possible depuis quelques années seulement.
La mode permet d’épouser des traditions et de les maintenir en vie, mais aussi d’épouser de nouvelles techniques, de nouveaux styles, pour continuer de faire évoluer nos goûts et nos cultures.