La mode unisexe, l’histoire d’une émancipation
Ces dernières décennies, les codes ont été bousculés et nombreuses sont les marques qui adoptent le “No gender”. Les critères de beauté sont de moins en moins orientés par l’identité sexuelle. Après tout, qui n’est jamais allé piocher un t-shirt dans le rayon du sexe opposé ?
Corset noué, robe longue, chapeau et mains gantées : voilà l’un des portraits vintage et historique de la femme d’antan. En 100 ans, la garde-robe féminine est la première à s’être détachée des conventions établies. De son côté, le vestiaire masculin s’est transformé plus timidement.
La haute couture, pionnière du no gender, pour elle
Longue, noire, minimaliste et épurée, la veste Gabrielle lui fait envie, à elle aussi. Une oeuvre de Mylène Rosnel, créatrice de la marque Antagony. Sur Affaires Étrangères, elle présente sa penderie unisexe comme “un art de vivre”. Dans ses vitrines, aucun doute, les temps ont changé, la mode aussi, depuis bien plus longtemps qu’on ne le pense.
Remontons le temps à l’époque de Coco Chanel
Cette icône a intronisé le style à la garçonne dans les années 20. Elle démocratise le pantalon, les tailleurs et la marinière pour les femmes.
Yves Saint-Laurent, autre pionnier dans ce domaine, considère le pantalon comme étant une pièce emblématique du vestiaire féminin. Il popularise un style chic et confortable pour ces dames. S’en est suivie une vague de changements avec le smoking, le jeans, le sportswear qui instaure un nouveau genre esthétique.
& pour lui
La gent masculine n’est pas sur le banc de touche. Souvenez-vous de Jaden Smith, fils de Will Smith, faisant son entrée en jupe sur le podium pour représenter la collection été 2016 de Louis Vuitton. En survolant les stéréotypes, l’acteur se retrouve à la une du magazine féminin Nylon.
Cette audace va même plus loin avec Raf Simons lors de la présentation de sa première collection Calvin Klein, durant la fashion week de New York en 2017. Ses mannequins hommes et femmes portent les mêmes tenues et défilent sur une musique de l’androgyne et célèbre David Bowie. Sur les catwalks, certains mannequins aux silhouettes dites “coed”, brouillent les pistes de la différenciation sexuelle.
Voulant innover, la haute couture s’est vite imprégnée de la mode unisexe avant de lentement la transmettre au prêt-à-porter, comme avec la collection Two Spirit de Bilal Hassani chez Don’t Call Me Jennyfer. Une ligne de vêtements inclusive et no gender exposant des t-shirts taillés pour hommes, aux couleurs et matières initialement féminines.
L’habit ne fait pas le sexe
La mode se métamorphose. Affaires Étrangères veut en être témoin en exposant des créateurs jouant avec les formes et les couleurs sans limites de genres.
Sibylle Godot Buraschi de la marque Armance & Polline a adopté le “gender fluid”. Une de ses pièces phares : le foulard 3 en 1. Foulard autour du cou, cravate autour du col et écharpe autour du pull. Motifs simples ou excentriques, couleurs chaudes ou mélangées, coton ou brodés de soie, ces créations sont aussi belles qu’éthiques et trouvent leur place sur tous les cintres.
En donnant plus de liberté à leur créativité, les stylistes mettent en éveil tous leurs sens pour offrir une mode plus riche.
En observant les chaussures d’Umojà Shoes, on contemple des oeuvres d’art écoresponsables. Les fondateurs Dieuveil et Lancine ont réussi à donner plus de sens à ces indispensables du quotidien.
Chaque création porte une histoire aux inspirations africaines.
La paire Singou par exemple est produite par des artisanes du centre de tissage Élisabeth. Un organisme ayant pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des femmes victimes d’un patriarcat violent.
À travers ces noms, Affaires Étrangères met en lumière une mode riche d’histoires et d’audace.