Laëtitia Piffeteau : de la poésie à travers des bijoux
C’est chez elle, dans sa maison où se trouve son atelier que nous avons eu l’occasion de rencontrer Laëtitia Piffeteau. Fraîche, souriante et très gentille, les bijoux sont pour elle une véritable passion. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a décidé d’en faire son métier. Sa marque éponyme, vieille de 2 ans, ne manque pas de se faire connaître et d’évoluer. Ses perceptions pour l’avenir ? Créer, inventer, réinventer et innover.
Présentez-vous en quelques mots
Je suis Laëtitia Piffeteau, la créatrice de la marque éponyme. Je suis collectionneuse de trésors anciens, jamais ostentatoires mais très précieux pour moi qui vont me donner l’inspiration pour mon travail. Je suis devenue une chef d’entreprise qui orchestre un métier et une passion avec toutes les contradictions que cela implique. C’est pour cela que j’ai qualifié mes bijoux de délicats mais épris de contradictions, un peu à mon image.
Quel est votre parcours professionnel ?
Très vite, j’ai voulu faire de l’architecture d’intérieur. J’ai fait des études d’arts appliqués à l’école Boulle. Vite confrontée à l’architecture d’intérieur, j’ai trouvé ça très lisse et j’ai découvert les choses plus éphémères comme le théâtre et la scénographie. J’ai commencé ma profession en faisant de la scénographie pour le théâtre et des expositions, et puis j’ai continué pour une marque de cosmétiques. Je travaillais sur leur stand dans les grands magasins. Ça restait de l’architecture éphémère, mais un peu plus commerciale.
Et puis, en 2016, j’ai fait une reconversion. J’ai fait une formation de bijouterie-joaillerie pendant une année et, j’ai décidé de lancer ma marque en 2017. Je faisais des bijoux depuis longtemps, un peu depuis toujours mais la, c’était les faire pour les autres.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Tout ! Il y a pleins de formes qui sont sans doute issues de la nature mais aussi de l’architecture. J’adore les bijoux anciens, ethniques ; ça m’inspire. D’ailleurs mes premiers bijoux, c’était vraiment réutiliser des pièces anciennes pour leur redonner une seconde vie. Etre en éveil au quotidien, quand on rencontre quelqu’un, lors d’une discussion où quand on voit une forme sur un trottoir. Je fais des photos tout le temps un peu partout enfaite.
Pourquoi travailler essentiellement avec du laiton et pas de l’or, de l’argent ou même du cuivre ?
L’or pourquoi pas, c’est sur que j’y viendrai parce que je trouve ça beau, mais sans doute d’une façon réfléchie. Et puis, ça offre dix fois plus de possibilités entre le mélange des matériaux. J’ai choisi le laiton parce que c’est hyper agréable à travailler, j’aimais bien sa couleur et par rapport à mes envies de brut et de délicat, ça correspondait bien. Cependant ça s’oxyde vite, c’est pour cela que j’ai choisi de le faire doré ou plaqué or. En tout cas le travail de la couleur de l’or a été un vrai travail très minutieux pour justement se caler presque sur un or jaune qui se rapproche du laiton. Je travaille un peu l’argent aussi parce que j’aime bien la mixité, la superposition des couleurs, je trouve ça intéressant.
Y-a-t-il une pièce qui représente l’aboutissement de votre travail ?
Non, pas encore. La dernière pièce c’est toujours comme un petit aboutissement. Je la mets jusqu’à ce que j’en crée une autre. Je crois que c’est un cheminement, ça serait hyper prétentieux de dire que j’ai quelque chose d’abouti aujourd’hui. Mais j’aime bien l’idée de « je chemine et ça se transforme ». Je les trouve toutes plus ou moins abouties quand même mais j’ai envie d’en faire d’autres. Ce n’est pas une fin en soi.
Pourquoi avoir choisi le label AFFAIRES ÉTRANGÈRES pour représenter votre marque ?
Parce que j’ai eu un réel coup de coeur sur le concept d’Eddy, son histoire, les images qu’il proposait avec ce côté décalé et mixer des cultures de notre société contemporaine. Donc j’étais ravie que notre rencontre, notre coup de coeur soient mutuels.
Propos recueillis par Apolline PRULHIERE.